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Quel est le potentiel du chanvre en France pour le marché de l’habillement ?



« Nous avons rencontré des marques qui ne voulaient pas entendre parler du chanvre, mais cela a changé », raconte Mathieu Ebbesen-Goudin, cofondateur de la coopérative occitane VirgoCoop, qui entend installer une filière chanvre textile en Occitanie. « Le chanvre a encore des enjeux de régularité, des défauts et grosseurs, mais il répond à une attente réelle des consommateurs qui veulent du naturel, de l’authentique. »

VirgoCoop fournit à ce jour en chanvre des marques comme Atelier Tuffery, l’allemand Wildling Shoes, Ubac, ou des labels plus jeunes à l’instar d’IFA Chanvre. La coopérative évoque par ailleurs des rapprochements avec d’autres noms du secteur en cours de concrétisation.
Fibres sœurs, chanvre et lin font aujourd’hui face à deux réalités bien différentes. En France, 100.000 hectares étaient en 2020 dédiés à la culture du lin, contre 17.900 pour le chanvre, dont l’Hexagone est le premier producteur européen (44.014 hectares en 2020 dans l’UE). 1 020 hectares sont dédiés en France au chanvre textile par exploitation de la fibre courte, et 64 hectares à la fibre longue (sur les 17 900 hectares).

« Certains producteurs de lin, agriculteurs et teilleurs de fibres se posent la question de la diversification, en particulier dans le Calvados où de nombreux agriculteurs faisaient de la betterave sucrière, mais dont l’une des unités de transformation s’est récemment arrêtée. Ce qui laisse un espace dans la rotation de la culture », donne en exemple la déléguée générale de la CELC, Marie-Emmanuelle Belzung.

Le basculement de la betterave vers le chanvre, Henri Pomikal l’a vécu de l’intérieur. Président de la coopérative Linière du Nord de Caen (Normandie), il travaille au développement de l’association Lin et Chanvre Bio, qui multiplie les expérimentations.

« C’est en 2018 qu’un voyage chez des filateurs chinois, où l’on file lin et chanvre sur les mêmes machines, m’a ouvert les yeux sur le chanvre », raconte Henri Pomikal.« Si on pouvait arriver à rentrer une autre culture que le lin de printemps et d’hiver, ça optimiserait nos outils de transformation. »

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